Et si nos yeux pleuraient la couleur ?
- Laetitia Navarro
- 26 mai
- 3 min de lecture

Quand notre regard s’ennuie, notre âme aussi…
Je suis une ancienne communicante. J’ai travaillé 20 ans dans la pub, et j’avoue, je continue à suivre les actus marketing, les tendances visuelles, les idées créatives… J’ai beau avoir changé de vie, ces univers me fascinent encore.
Et je suis tombée sur cet article au titre évocateur : 👉 “Pourquoi le monde perd ses couleurs… et devient gris ?” Un décryptage très parlant publié sur le site Dans Ta Pub qui analyse la mode du beige, du neutre, du "pas trop visible"....
Et là, ça m’a inspirée...
Ma fille, ado en pleine exploration d’elle-même, m’a récemment demandé de repeindre sa chambre en beige.
Avant, elle était bleu turquoise.
Un bleu plein de peps, de vie, d’insolence douce.
Aujourd’hui ? Elle veut du neutre, du discret, du "instagrammable".
Côté fringues ?
Fini le rouge qui lui allait si bien.
Place au blanc, au noir, au gris… et aux pastels timides.
Tout ce qui la faisait rayonner semble s’être mis en sourdine.
Comme si l’œil devait se fondre, s’effacer, devenir “safe”.
Et je ne peux m’empêcher de me demander : qu’est-ce que ça dit de notre époque, de nos ados, de nous-mêmes ?
L’œil : ce capteur d’émotions qu’on croit neutre
Nous voyons avec nos yeux, bien sûr. Mais nous ressentons aussi à travers eux.
L’œil humain est une merveille d’évolution. Il a été conçu pour capter les mouvements, la lumière, les contrastes, et surtout... les couleurs. Dans la nature, les couleurs vives sont synonymes de vie : fruits mûrs, feuillage en santé, ciels limpides, dangers à éviter… Notre système nerveux y est naturellement réceptif.
Chaque couleur a sa vibration, son énergie, son impact. Le rouge stimule, le bleu apaise, le vert équilibre. Ce n’est pas que de la symbolique, c’est neurologique. Notre œil envoie des signaux au cerveau, qui active des réponses physiologiques spécifiques : tension musculaire, rythme cardiaque, digestion, humeur…
Alors quand l’environnement visuel devient terne… notre corps le ressent.
Quand le monde se ternit, notre vitalité aussi
Aujourd’hui, nos écrans, nos feed Instagram, nos tenues, nos intérieurs se ressemblent tous : beige, gris, crème, taupe. C’est "chic", paraît-il. C’est surtout uniforme.
Et dans cette uniformité, le corps perd ses repères :
L’œil ne s'accroche plus à rien, il fatigue.
Le cerveau manque de stimuli, il ralentit.
L'émotion se fige, elle n’a plus rien à ressentir.
Le moral s’érode, sans même qu’on s’en rende compte.
Un environnement visuel pauvre en contraste, c’est comme un plat sans goût ou une musique sans relief.
Ça remplit… mais ça ne nourrit pas.
Et si on réhabituait notre regard à la vie ?
Dans ma pratique de kinésiologue, j’observe régulièrement ce lien entre la vue, les émotions, la posture et la vitalité. Le regard parle. Parfois plus que les mots.
Alors voilà quelques pistes simples pour réveiller les yeux... et le reste du corps :
Sortir en nature, sans filtre, sans écran : la lumière naturelle, les verts multiples, les bleus du ciel ont un effet apaisant et régénérant.
Pratiquer une activité manuelle colorée : peindre, coudre, dessiner… ça stimule l'œil et l'imaginaire. L'objectif n'est pas d'etre beau, mais de se faire du bien.
Porter des couleurs qui nous font du bien, même une culotte rouge ;)
Fermer les yeux… pour mieux visualiser des couleurs : une technique simple que j’utilise souvent en séance pour réactiver certains circuits émotionnels.
Prendre conscience de notre environnement visuel : est-ce qu’il nous inspire ? ou est-ce qu’il nous endort ?
Voir en couleurs, c’est choisir la vie
Notre regard a besoin de lumière, de mouvement, de diversité. Pas pour le plaisir des pupilles seulement, mais pour nourrir tout notre être. Le monde devient gris ? Peut-être. Mais nous avons le pouvoir de remettre de la couleur dans notre quotidien, dans nos vêtements, dans nos regards, dans nos intentions.
Parce que les couleurs sont des émotions qui respirent.
Et un œil qui s’émerveille, c’est souvent le premier pas vers un corps qui se réveille.
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